A propos du débat sur le congé maternité ...

J'ai longtemps hésité avant d'écrire ce billet. Déjà, je me suis prise la tête creusée les méninges pour trouver un titre qui colle au texte. Ensuite, c'est le billet lui-même qui m'a demandé plus de temps que d'habitude. Pourtant, c'est assez simple. J'ai voulu "clarifier" à mon petit niveau, le débat en cours à propos du congé maternité.

Je ne sais pas pour vous, mais dernièrement, j'entends un peu partout des voix qui crient au scandale suite à un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Ce rapport préconiserait une réduction du congé maternité au profit d'un congé "paternité" d'un mois.

La première fois que j'ai entendu un journaliste débattre de la question, j'ai sauté au plafond. Personnellement,  je trouve le congé de maternité de 2 mois et demi après la naissance du bébé assez court. Le réduire d'un mois, même au profit du père, est juste inconcevable pour moi.

J'ai donc essayé d'en savoir un peu plus et je me suis procurée le rapport d'origine: Rapport sur l'égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités professionnelles et familiales dans le monde du travail. Bon j'avoue que je n'ai pas tout lu en détail (Il y a quand même plus de 200 pages dans ce rapport. Je ne suis pas en congés pour rien...). En revanche, j'ai bien lu les différentes propositions, il y en a 25 et elles dépassent le "simple" cadre du congé maternité.

Les premières propositions concernent le congé maternité qui est, soi disant, proposé à être réduit d'un mois. C'est vrai et faux à la fois. En fait, l'Igas préconise, en complètement d'un congé de maternité de 12 semaines, un "congé d'accueil de l'enfant" de 8 semaines, à partager équitablement entre les parents après la naissance. Le congé total pour la mère reste donc bien 16 semaines. Ici n'est pas abordé le cas de l'arrivée d'un 3ème enfant au foyer.

En ce concerne le père, il s'agit d'un mois de congé d'accueil pour l'enfant, non transférable mais surtout, un mois qu'il peut prendre en même temps que la mère... ou pas. S'il le prend en même temps, ça permettra à la famille de tisser des liens avec le nouveau né en même temps et de donner aussi un coup de main très appréciable à la maman (n'est-ce pas mesdames). Ou alors, un mois d'accueil avec le papa peut être bénéfique si on a toujours pas trouvé de mode de garde. En bonus, une semaine supplémentaire si les deux parents ont profité de ces 8 semaines de congés d'accueil.

Si cette proposition venait à être adoptée et surtout appliquée, un changement des mentalités en entreprise pourrait être possible. Les (futurs) mamans et papas s'absenteront pour la naissance d'un enfant et l'entreprise devrait s'organiser en conséquence. Aujourd'hui, il semblerait que seulement deux tiers des pères prennent les 11 jours de congé paternité. En ce qui nous concerne, pour des raisons financières, MMM n'a pris que les 3 jours de naissance. D'autres pères reprennent le travail après ces 3 jours de peur du regard de leur hiérarchie.

Une autre proposition de l'Igas concerne le raccourcissement du congé parental à un an (au lieu de trois maximum actuellement) avec une rémunération de 60 % du salaire antérieur contre un maximum de 550 euros par mois actuellement. J'avoue que personnellement, cette idée me séduit beaucoup. Mais j'imagine qu'elle n'arrangera pas beaucoup d'autres parents. Si les structures d'accueil et de garde ne s'organisent pas en conséquence par une augmentation du nombre de structures et un accès moins onéreux, je ne vois pas comment les 62,9% des parents qui gardent leur enfant pourraient s'en sortir... (1)

D'autres mesures assez intéressantes sont proposées comme les autorisations d'absence pour les pères pour accompagner leur conjointe aux examens médicaux obligatoires ou le Droit Individuel à la Parentalité pour des motifs relevant de la solidarité familiale par exemple ou toute crise grave touchant un des membres de la famille.

J'ai beaucoup d'espoir pour la société française. Les mentalités changent, timidement certes, mais avancent tout de même. Les autorités publiques réfléchissent à des mécanismes d'accompagnement et d'accélération.

Mais vous savez ce qui pourrait vraiment donner un vrai coup d'accélération notamment au congé paternité en France? Que notre président profite des 3 jours de naissance mais aussi des 11 jours de congé paternité. Qu'il laisse le guidon à son premier ministre et qu'il prouve que même un président, c'est avant tout un père comme les autres.

(1) Source: www.caf.fr