mercredi 8 mars 2017

Le consentement expliqué à ma fille


A presque 9 ans, le rituel de la lecture du soir reste sacré et depuis quelque temps, nous lisons ensemble "Le feuilleton d’Hermès – la mythologie grecque en cent épisodes" par Murielle Szac.


Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous le recommande vivement : comme son titre l’explique, ce livre raconte l’histoire d’Hermès, messager des dieux et fils de Zeus, en cent épisodes. Chaque épisode fait 2 pages, 3 au plus ce qui en fait une lecture rapide et ludique à la fois.

Dans l’épisode « Au cours duquel Zeus tombe amoureux d’Europe », Zeus se transforme en taureau pour mieux approcher Europe, l’isoler de son groupe de copines … et ainsi l’emmener loin de tous, sur l’île de Crète où Zeus a été élevé. L’épisode n’explique pas trop ce qui se passe après sur l’île, et c’est tant mieux. Je n’ai pas pu m’empêcher de dire tout haut ce que je pensais tout bas « mais c’est du kidnapping ! ».  Ma fille, ne connaissait pas ce mot et ne comprenait donc pas ce qui me gênait dans l’histoire. Elle voyait juste l’amour de Zeus mais n’a pas saisi qu’à aucun moment, on a demandé l’avis d’Europe : Voulait-elle partir avec Zeus sur cette île ? Était-elle d’accord pour laisser toute sa vie derrière elle ? A cela ma fille répond : si elle n’était pas d’accord, elle l’aurait dit.

C'est à ce moment là que j'ai compris qu'il était important d'enterrer une bonne fois pour toute l’adage « qui ne dit rien, consent » et surtout lui expliquer, avec des mots simples qu'elle peut appréhender, ce que c’était le consentement:

  • Qu’il faut toujours demander expressément l’avis de l’autre pour ne pas lui imposer quoi que ce soit. 
  • Qu’il faut être à l’écoute, et s’arrêter quand c’est demandé. On lui rappelle qu’à juste titre, on ne lui impose pas nos câlins et nos bisous (même si on en meurt d'envie !), et quand elle ne veut pas, on ne la force pas. 
  • Qu'elle ne doit pas accepter les bisous volés, qu’on lui tire les cheveux ou qu’on lui tapote les fesses, même si c’est juste un jeu « innocent ». 
  •  On a insisté sur le Non, c’est Non, quand c’est elle qui le dit et quand c’est quelqu’un d’autre qui le dit et qu’on ne peut pas forcer quelqu’un à jouer si elle ou il n’en a pas envie. 
  • Qu’il faut apprendre à « lire » l’autre, à comprendre ses émotions et développer son empathie car parfois, on se sent intimidé ou on a peur de dire Non. 
C’est ainsi que j’ai essayé d’expliquer le mutisme d’Europe dans cet épisode avec Zeus et j’espère qu’elle a intégré en partie cette discussion. Je me rends compte que ma fille grandit, que ce n’est plus la petite fille au visage rond, et aux joues de bébé qu’elle était il y a tout juste 6 minutes. Qu’à 8 ans et demi presque 9 ans et 1m40, elle a l’air d’une pré-ado et que ses préoccupations vont de plus en plus dans ce sens. Et croyez moi, cela fait un sacré coup au coeur.

 J'essaye de profiter de chaque moment passé avec elle pour être à l’écoute et ainsi rebondir sur des sujets importants comme le consentement … mais aussi le féminisme dont on parle de plus en plus ... mais, ça, on en reparle une autre fois  !

1 commentaire:

  1. Alors là, chapeau ! Aborder le consentement sous cet angle là, je trouve ça super ludique. C'est top pour l'enfant, son épanouissement et sa construction !
    https://la-parenthese-psy.com/

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Mon blog se nourrit de vos commentaires ! Merci :)

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