(Pas) devant les enfants?

Bon, ce n’est un secret pour personne si je vous dis qu’en ce moment je suis fa-ti-guée. Mon mari aussi d’ailleurs. Nous sommes donc tous les deux fatigués (vous remarquez comment je sais conjuguer :)). Enfin. Je ne sais pas pour vous, mais quand je suis fatiguée comme ça, eh bien je deviens vite sensible et irritable à souhait. Limite je tire sur tout ce qui bouge. Sachant qu’il n’y a que mon mari, ma puce et moi à la maison, le choix est vite fait. Oui. On se prend le chou assez souvent en ce moment….

Vous allez me dire, c’est pas grave ! Ca nous arrive à nous toutes de se prendre le chou avec notre douce moitié! Qu’il vaut mieux une dispute saine qu’une insatisfaction refoulée… Je ne vais pas dire non.

Là où je ne suis pas tout à fait à l’aise c’est que ça nous arrive devant mon bébé (je vous rappelle qu'elle va bientôt avoir 7 mois). Hier matin par exemple, on s’est pris la tête avec mon mari sur des trucs pas très graves (ni même nouveaux)…. Au début, c’était un échange ‘’cordial’’ et au bout d’un certain temps, le ton est haussé et nous voilà énervés à 8h30 du matin. J’avais la puce sur mes genoux. Elle venait de finir son biberon. J’essayais de rester la plus calme possible car je suis sûre qu’elle sentait toute cette tension, tout cet énervement, toute cette (dé)charge émotionnelle….

Il y a quelques jours, on s’est pris le chou pour autre chose. Cette fois elle était dans les bras de son papa et c’était moi qui exprimais mon mécontentement face à une situation qu’on a vécu l’après-midi. Pour être tout à fait franche, on se disputait. Vraiment. Pas de noms d’oiseaux qui volent hein (ou pas d’ailleurs). Ce n’est pas le genre de la maison. Non. Mais des reproches, encore des reproches, toujours des reproches. Elle voyait bien que ça n’allait pas : on aurait dit un arbitre d’un match de tennis. Sa tête tournait au gré de notre échange : quand c’est le papa qui parlait elle le regardait, et hop elle tourne le visage vers moi dès que je parlais. Ce qui m’a plus fendu le cœur c’est qu’elle me regardait à chaque fois avec un grand sourire sur le visage. Je ne sais pas si elle pensait que c’était un jeu de style « à celui qui crie le plus fort » donc ça l’amusait ou alors que c’était sa façon à elle d’apaiser l’atmosphère. Il va sans dire que je m’en suis voulu. Et beaucoup.

Je n'ai pas encore beaucoup de recul vis à vis de tout ça. L'idéal serait de se pas prendre le chou. Chose impossible. Ou alors de la déposer dans son lit le temps que nous finissons de ''discuter''. Encore pas très possible: elle aime pas rester seule dans un coin loin de nous. Faut-il prendre sur soi et reporter cette discussion à plus tard? Et quand elle sera plus grande? Comment faut-il réagir? Quand elle comprendra le sens des mots et la portée des situations?

Sans trop étaler ma vie privée, j'ai des souvenirs de mon enfance quand mes parents se disputaient. Je trouvais ça horrible et j'étais mal. Très mal. Pourtant rien de grave se passait. Des chamailleries, prises de tête, disputes de la quotidienneté...

Peut-être que je philosophe trop ; je reste persuadée que même à cet âge, elle sent tout et absorbe tel une éponge toute cette tension. Souvent d'ailleurs elle est excitée suite à nos échanges un tantinet houleux et/ou a du mal à s'endormir.

Et vous, ça vous arrive de vous chamailler ou de vous disputer devant vos bouts de chou ? Comment gérez-vous cela ? Vous êtes plus adepte de laver le linge sale derrière la porte de la chambre à coucher? Ou ça dépend des situations? Vos avis, expériences et éclairages sont plus que les bienvenus.