Autant dire d'emblée: j'ai adoré ce roman. Je me demande même comment j'ai pu passer tant d'années sans jamais en entendre parler. Pourtant, le roman et son écrivain sont très connus. De plus, un film très avant-gardiste tiré du roman a été réalisé en 1955. Très avant-gardiste et surtout engagé, qui reste totalement d'actualité. Et vous allez voir pourquoi.
D'abord, un petit mot sur son auteur, Evan Hunter. Pour être tout à fait exact, Evan Hunter n'existe officiellement que depuis 1952 ! L'auteur derrière ce pseudonyme est né en 1926 sous le nom de Salvatore Albert Lombino. Enseignant dans un lycée professionnel pendant plusieurs années, Salvatore puise dans son expérience pour écrire ce premier roman.
Graines de violence ou Blackboard Jungle s'attaque au système éducatif New Yorkais. Plus précisément, l'histoire se déroule dans un lycée professionnel, North Manual Trades High School, un vivier des recalés du système soclaire traditionnel, où les élèves semblent résignés et les professeur dépités.
On suit l'histoire de Dadier qui occupe son premier poste de professeur d'anglais dans ce lycée. Il essaye de ne pas succomber à l'idée fataliste selon laquelle ses élèves sont des abrutis et qu'il est inutile de leur enseigner quoi que ce soit. Il essaye de les toucher, de gagner leur estime, leur respect mais sans être vraiment préparé à la triste réalité: des élèves résignés certes mais surtout insolents, bruyants voir violents... Et il va en faire les frais plus qu'une fois ....
Il y a d'ailleurs un passage qui m'a particulièrement fait mail au coeur. Edward, un autre professeur tout aussi plein de bonne volonté, ramène sa prestigieuse collection de jazz qu'il a mis une vie à collectionner et la voit partir en éclats sans pouvoir y faire quoi que ce soit ... et ce, pour la simple raison qu'il voulait initier ses élèves au jazz.
Ce qui m'a beaucoup plus, au delà de l'intrigue ou encore les personnages auxquels on s'attache facilement (Dadier mais aussi sa femme enceinte Anne ou encore Gregory Miller, l'élève désillusionné au QI élevé) c'est l'idée que ce roman est toujours d'actualités... si on fait fit de quelques stéréotypes misogynes de l'époque.. mais bon, il ne faut pas oublier que ce roman date de 1952.
"Tourner le dos aux élèves, c'est risquer sa vie. Richard Dadier, jeune professeur d'anglais dans une université professionnelle américaine, en est parfaitement conscient mais refuse d'abandonner son idéal: faire naître le désir d'apprendre. Contre les couteaux, il n'a que des mots. Mais il a la foi. Jusqu'à ce fameux jour..."
Un sujet de plus en plus d'actualité malheureusement...
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