* La suite du joli récit de ma chère amie qui voit sa famille s'agrandit avec l'arrivée de son deuxième bébé. Doutes, angoisses, culpabilité mais beaucoup d'amour et de lucidité...Bref, le lot de toutes les mamans.
Je laisse passer l’été tranquillement et je me réveille un matin en réalisant que je n’avais RIEN acheté à cette petite. Pas de trousseau, pas de pyjama neuf, pas de bodys neufs. Je comptais lui refourguer les affaires de sa sœur, qui ne pouvaient pas lui aller car l’aînée est née en été. Quelques dizaines de sites de vente en ligne et boutiques de vêtements bébés plus tard, « hup hup hup, tout passe à la machine, hup hup hup tout est repassé, hup hup hup tout est rangé barbatruc». Et là, une petite magie commence à s’opérer. Je me surprends à imaginer #2 dans ses nouveaux vêtements, dans sa nouvelle turbulette, dans son joli petit berceau. Wow, c’est donc réel, ce bébé n’est pas juste une grosse fatigue et un état de nerfs quasi-permanent. C’est un véritable petit être qui arrive très bientôt (là on est à quelques semaines du terme).
Et me voici donc, toujours aussi fatiguée et toujours aussi occupée par terrible #1, à appeler le bébé par son prénom, à parler d’elle avec mon mari, à ressortir ses affaires du tiroir pour les re-re-regarder et les re-re-replier et les re-re-reranger. Bon c’est pas la folie non plus, je reste angoissée par les futures nuits blanches et la future réaction de la grande, mais on peut dire que ça devient plus concret d’un coup. Et pour la première fois, je ne me dis plus qu’on a fait une bêtise. Je me mets aussi à culpabiliser d’avoir pensé ça, et de ne pas lui avoir assez parlé durant la grossesse. Je culpabilise aussi de faire « ce sale coup » à la grande. L’arrivée de la petite ne va-t-elle pas m’éloigner de la grande ? Je décide alors de profiter au maximum de ces derniers jours avec la grande, qui s’était carrément calmée entre temps (elle avait du sentir maman plus sereine sans doute).
Et puis, 4 jours avant terme par une nuit calme et tranquille, la petite décide de pointer son nez. 9 heures se passent entre les premières contractions et la naissance. A quoi ai-je pensé pendant ces 9 heures ? Et bien je n’ai pensé à rien car j’avais trop mal, hé hé ☺. En revanche, lorsque la sage femme m’annonce que la délivrance est imminente, je ne peux contenir mes larmes. Lorsqu’elle me demande « ce sont des larmes de bonheur madame ? », je ne sais pas quoi lui répondre. Je ne suis pas sûre que ce soit le bonheur… C’était plus la peur de la première rencontre, l’idée que c’était la fin d’une ère à trois, et le début d’une vie à quatre. L’angoisse que tout ça était finalement bien vrai, que le jeu était fini et que la réalité m’avait rattrapée. A ce stade, trop tard pour penser avoir fait une bêtise mais j’ai encore peur de n’être pas prête « sentimentalement » à accueillir ce petit bout.
Elle me tire de ces pensées par un « poussez madame » ! Une minute plus tard #2 est dans mes bras, toute gluante, collante et chaude contre ma poitrine. Elle sentait incroyablement bon, elle avait la peau tellement douce, et nous l’avons trouvée si belle. A cet instant, nous fondons mon mari et moi en larmes, et cette fois oui ce sont des larmes de bonheur. Nous tenions notre petite merveille dans les bras et nous l’avons aimée instantanément, un amour d’une intensité incroyable. Elle nous a fixés du regard, regardant tour à tour sa maman (moi-même) et son papa, l’air de dire « ah c’est vous ». Je n’aurais jamais pensé avoir des sentiments aussi forts pour elle, elle dont je ne m’étais pas beaucoup occupée pendant la grossesse, elle que j’avais peur de rencontrer et surtout peur de ne pas savoir aimer. Au final, je les aime chacune encore plus, surtout que #1 ADORE sa petite sœur. Elle a fondu dès la première rencontre, elle l’appelle par pleins de mots doux (mon petit bébé, ma petite sœur, ma petite princesse…), accourt dès que sa sœur pleure, et ne peut littéralement pas s’empêcher de la couvrir de baisers. Récemment, je lui ai demandé si elle voulait que je ramène sa petite sœur à la maison des bébés, elle a hurlé « non ! Elle reste avec nous dans la maison !!! ».
Si Oum me le permet, je vous raconterai les premières semaines « back at home » avec le bébé, et la cohabitation des 2 sœurs, mais en attendant je voulais vous dire que non, nous n’avons pas fait de bêtises et que oui ce nouvel enfant a réellement agrandi le cercle d’amour. Autre chose que je ne regrette pas, c’est d’avoir gardé l’aînée sur la fin de la grossesse. Même si ça a été hypra-supra-fatiguant par moments, ça nous a beaucoup rapprochées et nous avons de cette période des souvenirs très rigolos, elle s’est ouverte à pleins de choses et je la trouve finalement plus sûre d’elle (ok elle va en halte garderie 3 matinées par semaine, ça doit aider).
Le seul regret est de n’avoir pas su parler de mes angoisses et craintes, de peur de passer pour une future mère indigne ou une future mère dépressive. Et pourtant je doute être la seule maman à connaître ces angoisses. SVP dites-moi que je ne suis pas la seule…
Signé Titine.
Alors, mamans, futures mamans, vous vous retrouvez dans ce qu'elle nous raconte? Moi j'avoue avoir été très émue de la lire. Mais c'est mon amie. Ca doit y être pour quelque chose :)
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Ben moi ce n'est pas mon amie et j'ai trouvé ça très émouvant aussi et j'espère que tu l'autoriseras à revenir nous parler (écrire) pour nous en raconter davantage ;-)
RépondreSupprimerLe passage de la naissance en elle meme et de la premiere rencontre me file des frissons
RépondreSupprimerentre ma grande et son petit frere c`est pareil... amour fou :)
RépondreSupprimeret j'adore de regarder ca, trop chou!
tres franche ton histoire et de partager tes sentiments...
Très joli témoignange! :)
RépondreSupprimerQue de souvenir, non tu n'es pas seule, j'en ai les larmes au yeux, ben oui je suis très fleur de peaux :-)
RépondreSupprimerBon alors, ok je viens d'avoir un petit garçon, je suis hyper-heureuse mais hyper-sensible aussi... alors voilà, je lis ce post et j'en ai les larmes aux yeux. Alors oui, je suis sure que Oum va te laisser publier la suite !
RépondreSupprimerPremier com que je poste, je suis trop émue. J'ai accouché d'une petite fille il y a 15 jours, et j'ai déjà un grand de 4 ans, et j'ai ressenti à peu près la même chose que toi au cours de ma grossesse, c'est fou. Merci, je déculpabilise. J'aime ma fille profondément, j'ai fondu en larmes moi aussi quand elle est née, et j'ai une certitude : moi non plus je ne veux pas la ramener à la maison des bébés !
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