Je le disais il y a 3 ans, ou presque: en devenant maman, on signait un CDI avec la culpabilité maternelle: ça commence d'ailleurs dès ce moment magique où on se sent enceinte et investie de la mission suprême qui est celle de garder son bébé au chaud le temps de la grossesse jusqu'à l'accouchement (par voie basse et sans épidurale si possible).
Mais je ne vais pas revenir sur la culpabilité que l'on s'inflige pendant les premiers mois de vie de nos petits chérubins (allaitement, portage, vaccins, diversifications ...) mais bien celle qu'on ressent, ou du moins, celle que je ressens une fois ces besoins de base assouvis.
Ma culpabilité de maman qui travaille en entreprise
Je me suis sentie coupable pendant toute la période où je travaillais en entreprise, donc à l'extérieur: quand j'ai repris le travail après le congé maternité et que j'ai laissé ma fille encore bébé à la nounou mais aussi quand je n'ai pas réussi à demander un 4/5ème mais un 9/10ème. Voyez-vous je me sentais coupable de demander à ma supérieure un 4/5ème ... mais comme je voulais quand même avoir un peu de temps à passer avec ma fille, j'ai pris mon courage à 2 mois et j'ai demandé, ce que j'appelle désormais l'arnaque du siècle, un 9/10ème.
Je me suis sentie coupable, auprès de mes collègues et mon équipe, de partir plutôt le jour de mon 9/10ème qui se traduisait par le vendredi après-midi libre mais je me sentais aussi coupable de parfois, me garder cette demi-journée pour dormir au lieu de m'occuper de ma fille.
Je me suis sentie coupable à chaque fois que je partais en déplacement professionnelle, à chaque fois que j'emportais mon travail à la maison, à chaque fois où je n'étais pas disponible pour ma fille et ses besoins....
J'ai atteint le summum de cette culpabilité ce jour où j'ai laissé ma fille très malade pour assumer ma responsabilité d'employée..
L'année dernière, une période de transition s'est imposée où j'ai choisi de me défaire de toute activité professionnelle rémunérée pour accompagner ma fille et ma famille dans ce changement de cap. J'étais heureuse de pouvoir être là, pour elle et d'être enfin disponible et attentive à sescaprices besoins.
Je ne pensais pas retrouver cette foutue culpabilité sur la route: celle de laisser ma fille à la cantine le midi même si je savais très bien qu'elle adorait être à l'école avec ses copains ; celle d'être à court d'idées pour lui trouver des activités même si je sais qu'il faut laisser un enfant se construire sans être constamment dans ses plates-bandes ; celle de ne pas être finalement tout le temps disponible car je ne suis pas un robot et que oui, être maman au foyer, c'est prenant même avec un seul enfant, surtout quand tu te la joues maman solo en plus pendant 6 mois....
Mais au fin fond de moi-même, je sais que ceci n'est pas rationnelle. "Tu sais maman, jamais je ne voudrais changer de maman, tu es la maman qu'il me faut!" me dit ma fille très souvent, et je la crois ... mais je ne peux m'empêcher de porter le poids de ce sentiment moche et sournois.
Mais je ne vais pas revenir sur la culpabilité que l'on s'inflige pendant les premiers mois de vie de nos petits chérubins (allaitement, portage, vaccins, diversifications ...) mais bien celle qu'on ressent, ou du moins, celle que je ressens une fois ces besoins de base assouvis.
Ma culpabilité de maman qui travaille en entreprise
Je me suis sentie coupable pendant toute la période où je travaillais en entreprise, donc à l'extérieur: quand j'ai repris le travail après le congé maternité et que j'ai laissé ma fille encore bébé à la nounou mais aussi quand je n'ai pas réussi à demander un 4/5ème mais un 9/10ème. Voyez-vous je me sentais coupable de demander à ma supérieure un 4/5ème ... mais comme je voulais quand même avoir un peu de temps à passer avec ma fille, j'ai pris mon courage à 2 mois et j'ai demandé, ce que j'appelle désormais l'arnaque du siècle, un 9/10ème.
Je me suis sentie coupable, auprès de mes collègues et mon équipe, de partir plutôt le jour de mon 9/10ème qui se traduisait par le vendredi après-midi libre mais je me sentais aussi coupable de parfois, me garder cette demi-journée pour dormir au lieu de m'occuper de ma fille.
Je me suis sentie coupable à chaque fois que je partais en déplacement professionnelle, à chaque fois que j'emportais mon travail à la maison, à chaque fois où je n'étais pas disponible pour ma fille et ses besoins....
J'ai atteint le summum de cette culpabilité ce jour où j'ai laissé ma fille très malade pour assumer ma responsabilité d'employée..
Ma culpabilité de maman au foyer
L'année dernière, une période de transition s'est imposée où j'ai choisi de me défaire de toute activité professionnelle rémunérée pour accompagner ma fille et ma famille dans ce changement de cap. J'étais heureuse de pouvoir être là, pour elle et d'être enfin disponible et attentive à ses
Je ne pensais pas retrouver cette foutue culpabilité sur la route: celle de laisser ma fille à la cantine le midi même si je savais très bien qu'elle adorait être à l'école avec ses copains ; celle d'être à court d'idées pour lui trouver des activités même si je sais qu'il faut laisser un enfant se construire sans être constamment dans ses plates-bandes ; celle de ne pas être finalement tout le temps disponible car je ne suis pas un robot et que oui, être maman au foyer, c'est prenant même avec un seul enfant, surtout quand tu te la joues maman solo en plus pendant 6 mois....
Ma culpabilité de maman qui travaille de la maison
Celle-là, je me la garde encore un peu sous le coude ... sinon, c'est un billet fleuve que vous aurez.
Mais au fin fond de moi-même, je sais que ceci n'est pas rationnelle. "Tu sais maman, jamais je ne voudrais changer de maman, tu es la maman qu'il me faut!" me dit ma fille très souvent, et je la crois ... mais je ne peux m'empêcher de porter le poids de ce sentiment moche et sournois.
Merci pour ce billet, je me reconnais à travers tes mots. Je crois qu'être maman c'est aussi apprendre à assumer et gérer avec la culpabilité. Lorsqu'il est fatigué et que je sais qu'il va passer une très longue journée en maternelle avec garderie et cantine avec bruits et chutes je prends sur moi et on se rattrapera ce soir!
RépondreSupprimerFinalement, on est toutes un peu dans cette situation et ça fait du bien de lire ce genre de témoignages. .
SupprimerEntièrement d'accord avec toi... parce qu'au fond, il n'y a pas d'idéal.
RépondreSupprimerL'idéal est le choix que nous faisons le plus en accord avec soi-même avec les possibilités que nous avons (financièrement notamment qd vient ce choix de travailler, pas travailler : dans un sens comme ds l'autre).
Essayer d'être une maman épanouie, je crois que c'est le meilleur qu'on puisse donner à son enfant.
Mon mari me dit toujours que pour bien s'occuper de ma fille, on doit d'abord être en "bon état" soi-même (physiquement mais aussi épanouie comme tu dis)
SupprimerCa rejoint bien mon article d'hier et quoiqu'on fasse, on aura toujours des raisons de se sentir coupable. Même si en général, je trouve que les gens accentuent encore plus ce sentiment de culpabilité
RépondreSupprimerTiens, je ne l'ai pas lu ... j'y cours !
SupprimerOn est toutes pareilles. moi j'ai réussi à culpabiliser de faire un deuxième enfant. ma seconde n'est pas en avance sur le langage et je culpabilise car je sais que c'est parce que je lui accorde moins de temps que je n'en ai accordé à sa soeur... je culpabilise aussi de travailler 5 jours sur 5, et de ne jamais faire les sorties scolaires avec ma grande... je culpabilise d'avance à l'idée de faire un 3ème enfant car ce sera trop dur pour la petite... haaaa... on est toutes pareilles, mais finalement nous sommes et restons les meilleures mamans pour nos enfants.
Supprimerbisousss
Un super article! Je crois qu'en devenant maman, ce sentiment de cumpabilité se décuple...Ma pépette a 4 mois et dans 1 mois, je vais devoir reprendre mon boulot et déjà j'angoisse et culpabilise de la laisser...Qd j'ai évoqué un 80% avec ma responsable, j'ai vu que ça la "dérangerait" un peu, et je culpabilise un peu vis à vis de mon boulot...Aïe aïe...ms au final quoi de plus beau que la phrase de ta fille...Merci pour ton article!
RépondreSupprimerBen voilà, c'est exactement ça ! Qu'est-ce qu'ils ont au boulot à nous faire la tête dès qu'on demande quelque chose qui nous est dû. Ca m'agace à un point ... Pense aux petits moments que vous allez passer ensemble, ta fille et toi et F*** le boulot !
SupprimerJe ne comprends pas pourquoi on ressent cela. Mais au fond est ce vraiment de la culpabilité ou plutôt une envie d'autre chose ? Et du coup on croit culpabiliser, je sais pas si tu me suis... Ce n'est pas par culpabilité qu'on abandonne un poste pour se consacrer à la vie de famille c'est davantage parce qu'on a besoin de ça ou qu'on n'arrive pas/plus à tout gérer en même temps, idem pour le 4/5° ou 9/10°, c'est pour avoir plus de bon temps pour soi, pour eux... est ce vraiment de la culpabilité ? J'en doute de plus en plus je crois qu'on fait d'autres choix et qu'on ne les assume pas forcément très bien...
RépondreSupprimerPour avoir tout testé: travailler à la maison, dehors, ne pas travailler je peux te dire que ce n'est pas l'envie d'autre chose mais bien le sentiment de ne pas bien faire et donc de culpabilité :) Mais peut-être que tu as dépassé ce stade et que tu es effectivement à la recherche d'autre chose?
Supprimermerci pour cet article, je ressens la même chose pour ma fille, difficile d'aller travailler et de la laisser chez la nounou, difficile de prendre du temps pour soi ou avec l'Homme et pour cela devoir la faire garder (même si ce sont des moments salutaires!), difficile d'être maman!
RépondreSupprimerDur dur d'être maman, indeed :)
SupprimerMerci pour ce bel article, j'ai l'impression de me lire... j'ai découvert aussi la culpabilité en accouchant (et même enceinte... ne pas boire, ne pas fumer, ne pas manger les aliments interdits, ne pas trop en faire etc...) et depuis cette foutue culpabilité ne me lâche pas. je travaille chez moi, alors je te dis pas ce que je peux entendre comme discours culpabilisateur car 1/ Ma fille de 2 ans est en crèche depuis ses 9 mois 5 jours par semaine et 2 / Je laisse mon grand à la cantine, il va au cntre de loisirs un mercredi sur deux etc. Et je me rends compte que pas grand-chose n'est fait pour nous aider à concilier les deux, nous working mum... Tu sais ce que dit le boss de mon homme quand il doit prendre des jours enfants malades parce que j'ai trop de travail ? "Ta femme bosse chez elle non ? Ellle peut les prendre ses journéées enfant malade" ??? Tout est dit...
RépondreSupprimerBien oui, et puis quoi encore?!!! Moi aussi je travaille de la maison en ce moment et il faut de temps pour que l'entourage comprenne que travailler de la maison ne veut pas dire être disponible pour tout !
SupprimerOh comme c'est vrai, et comme je me retrouve moi aussi dans ton texte. Quoi qu'on fasse, on a toujours un petit pincement au coeur et une arrière pensée avec des "si" ou des "est-ce que". "Et si je ne travaillait pas", "Et si je travaillais", "Est-ce que j'aurais du", "Est-ce que je n'aurais pas du" ... Bref, bien compliqué tout ça! Sans parler de la culpabilité provoquée par les autres, quand pour une fois tu avais laissé la tienne au placard :-(
RépondreSupprimerCurieusement, celle provoquée par les autres, je la rejette en bloc. Et je peux même être très virulente en fait :)
SupprimerComme il est difficile ce métier de maman! Et comme on aimerait qu'il soit reconnu comme un métier à part entière! Mais peut être que c'est ce questionnement permanent sur les "si" et les "pourquoi" qui nous fait progresser et nous encourage à surmonter nos doutes et nos appréhensions!
RépondreSupprimerEn tout cas, c'est un article qui reflète si bien ce que je ressens très souvent en ce moment!
Nous sommes beaucoup dans ce cas ... et le fait d'en parler ainsi, c'est un premier pas pour surmonter nos doutes ! Merci à toi pour ce témoignage :)
SupprimerComme je connais ce sentiment de culpabilité! Je pensais que je me sentirais mieux grâce à mon congé parental, mais les culpabilités viennent d'ailleurs... A bientôt!
RépondreSupprimerVous n'avez pas remarqué que ce sentiment de culpabilité nous vient souvent des regards ou des paroles qui viennent de l'extérieur.
RépondreSupprimerDe ces personnes qui ne sont jamais là lorsqu'on en a besoin.
Ma fille a presque trois ans. J'ai beaucoup culpabilisé la première année.
Je travaille de chez moi et je dépose ma fille à la crèche.
Un jour, un confrère m'a dit que je devais travailler pour subvenir aux besoins de ma fille, alors pourquoi culpabiliser. Et depuis j'ai arrêté de culpabiliser parce que je travaillais.
Puis un jour je me suis posée la question de savoir si je ne devais pas reprendre un travail salarié (à contrecœur) afin d'avoir des revenus plus réguliers et plus sécurisants pour subvenir aux besoins de ma fille.
Avec de la réflexion, je me suis rendue compte que j'adorais trop mon indépendance pour redevenir salariée et que si je le faisais, je finirai un jour par le reprocher inconsciemment à ma fille.
Un jour, la psy de la crèche m'a fait comprendre que si j'assumais ce que j'étais, qui j'étais, ce que je faisais, je me sentirai bien psychiquement et ma fille en bénéficierai. "soyez un contenant solide, votre fille le ressentira comme tel et elle sera rassurée." m'a-t-elle dit.
J'ai mis du temps à comprendre que nous sommes des mères, certes. Mais nous sommes avant tout des femmes et que notre travail est notre lien social.
Bravo, très bien dit... Tout d'accord avec toi : ))
SupprimerEt oui et quand tu as deux enfants tu commences à culpabiliser car on n'est jamais sure de faire autant pour l'un que pour l'autre
RépondreSupprimerBises
En fait en y ayant réfléchi la seule vraie culpabilité que j'ai en tant que mère qui travaille elle est envers ma fille mais jamais envers le boulot, je veux dire que je ne culpabilise pas par rapport à mon travail qui est fait, si je dois partir plus tôt et bien c'est ainsi et je ne vais sûrement pas culpabiliser pour le travail, ça n'en vaut pas la peine...
RépondreSupprimermais pour la cantine faut pas pousser, si j'étais au foyer crois moi que je choisirais le plus pratique pour tout le monde et si la cantine remporte les suffrages je ne vais pas culpabiliser, il y a déjà suffisamment de vraies raisons pour le faire :)